Ce n'est pas uniquement en tant que professionnelle de santé que cette réflexion me semble énonçable, mais en tant
que dépositaire d'un premier parcours universitaire en philosophie qui jusqu'au dotorat m'a conduite à travailler sur
les confusions que nous faisons très souvent entre quatre sphères : la morale, l'éthique et l'engagement au bien
d'autrui. Ces quatre sphères sont fondamentales dans les champs du politique et du social. On oublie trop souvent
qu'elles ne sont pas limitées à leurs implications dans les milieux du soin, de la recheche et de la
professionnalisation des aidants. Ce qui change beaucoup de choses.
Il ne s'agit pas de penser savoir ce qui est bien ou mal, car le bien et le mal son quantifiables, ce sont des valeurs.
Outre le fait que l'on peut encore accepter qu'il nous faille une croyance culturelle d'arrière fond pour définir le bien
et le mal (notre héritage judéo-chrétien qui nous indique que le bine et la ise au service du bien d'autrui), mais si il
faut assumer la perte des plus vulnérables, nous ne sortirons pas de cette quête de l'évaluation « assez bien
respectueux » « assez non-mal-vaillant ». Autrement dit nous ne l'assumerons pas puisque nous n'en aurons jamais
fini de nous rassurer, ou de nous excuser, sur le fait que refusant un confinement, nous avons voulu cette impossible
« bonne » décision qui va causé des pertes. A partir du moment ou le bien et le mal sont des valuers, c'est-à-dire
qu'ils sont quantifiables, ils ne nous permettent pas de trouver un bien ou un mal absolus (ouf!) donc ils ne
permettent pas d'être d'accord avec notre choix d'un non-confinement. De même, sans doute que laisser un
gouvernement l'assumer seul ne sera pas non plus la « bonne » solution pour supporter consciemment cette
décision du non-confinement que nous avons voulue en notre fort intérieur, humain, colletif et individuel.
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