La solution est peut-ête du côté de la posture éthique qui elle n'est pas construite sur des valeurs, même si dans les
milieux professionnels, l'erreur est faite de chercher sous le mot « éthique » des valeurs (autonomie, bien-traitance,
non-alfaisance, justice, etc) et on la confond donc avec une « morale professionnelle » (morale de la recherche bio-
médicale, morale du respect de la fin de vie en soins palliatifs, morale de la protection des mineurs, etc.). Il faut
bien la comprendre. L'éthique ne trouve pas des arguments bienvaillants pour justifier dans son contenu un choix.
Ici le choix du refus du confinement nous l'avons déjà presque tous fait dans notre tête, il n'est plus tant à
argumenter, qu'à assumer. Il s'agit pour les moins vulnérables de pouvoir vivre avec les conséquences conues sur les
plus vulnérables.
A quelles conditions peut-on se tenir devant l'autre vulnérable sans déni des risques de notre souhait sur sa santé à
lui ? Ce n'est pas ici le lieu de dresser l' histoire philosophique et épistémologique du sens du mot « éthique ».
Cependant on peut au moins en dire qu'il est un mot qui désigne la possibilité de se déterminer volontairement à
vivre simultanément, un choix, une direction, avec probité, désintéressement et intégrité. Pour cette raison on parle
de posture, d'attitude mentale ou d'état d'esprit éthique. Les trois mots désignés ne doivent pas parler à notre
imaginaire. Ils ne conduisent pas à un idéal de la belle personne, ni à l'attitude héroïque, ni au comportement digne,
ni à un valorisant élan à l'égard du bien d'autrui (quel est le bien pour autrui dans l'acceptation de la perte des
« autruis » vulnérables?) . Il s'agit de porter ce qui est irrémédiablement, humainnement, tâché ! Comment ?
La probité signifie la droiture « du cœur ». Sans poésie cela signifie accepter qu'une pensée, un raisonnement, le
choix d'une direction me parle malgré ses travers, ses risques que je reconnais.
Le désintéressement signifie que je cherche et que je suis capable d'envisager de vivre durablement certains choix
au-delà de mon intérêt singulier, personnel. .
L'intégrité signifie que je reconnais que mon choix, mon raisonnement me parlent sans échappatoire. Je fais l'effort
d'y engager la totalité de ce que je suis (les différentes parties de ma personne) sans me réserver l' issue de secours
qui consisterait à pouvoir dire n'importe quand qu'une partie de moi luttait contre ce choix.
Notre respect des plus vulnérables c'est d'être éthiquement (et non moralement protégés par un bien convoqué)
honnêtes face à eux.
Ethique : me revient, m'incombe les manières dont mes choix impactent l'autre.
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