Le confinement nous a mis devant nos difficultés à vivre une promiscuité familiale inactive sans but hormis être là
ensemble, ce qui, contre toute logique de l'idéal familial, n'a pas été confortable à découvrir. Le couvre-feu préssenti
nous met actuellement face à notre capacité d'adaptation ou au contraire à nos refus impulsifs de vivre les
interdictions. Réalisons toutefois, que la pandémie imaginée comme pouvant être durable, nous ferait vivre encore
autre chose.
Aujourd'hui nous avons les yeux rivés sur les limites à supporter, mais si l'on imagine une pandémie durable c'est
une vie étroite qu'il nous faudra vivre, ce qui est différent. Une vie étroite est autre chose qu'une vie seulement
frutreé et frutrante. Il ne s'agirait plus uniquement d'être privé de nos objets de désir immédiats (sports, loisirs, amis,
voyages, sorties, libertés individuelles d'action etc.). Il s'agirait essentiellement de ne plus pouvoir choisir une
évolution indidividuelle possible et ici ce seront tous ceux et celles qui associent leur chemin de vie à la volonté
qu'ils en ont, qui seront touchés. La volonté étant bien plus que la simple liberté de choisir entre des possibles. Elle
est cette pièce à double faces, dont l'une correspond à la croyance de pouvoir décider de la personne que nous
allons devenir et l'autre correspondant à la croyance en nos capacités d'impacter, d'influencer, de modifier le réel,
afin de parvenir à y réaliser cette personne.
Pour le comprendre concrètement, prenons deux illustrations de chemins de vie volontaires. Celui de la volonté
d'un mode de vie acceptant le risque d'une perénnité, d'un long terme et celui de la volonté d'investir des efforts
personnels, comme pilier principal d'une progression professionnelle à long terme.
La volonté d'un mode de vie acceptant le risque du long terme, c'est par exemple le choix du célibat, celui de plus
en plus répandu du divorce, celui de la famille monoparentale ; tous compris bien sûr comme étant tout autres que
des choix par défaut. Si la pandémie devait durer, ces choix faits parce qu'ils ont été envisagés, réfléchis comme
féconds, porteurs d'un mieux, vont inopinément se retourner contre ceux qui les ont pourtant bien pensés. Contre
toutes attentes, ils vont devenir des risques de régressions, car si l'on envisage volontairement le célibat ce n'est pas
pour être seul chez soi. De même, si le divorce est réfléchi c'est pour que ce désengagement marital rende possible
une vie plus authentique avec ce que l'on est. Si la famille monoparentale n'est pas un choix par défaut, c'est qu'elle
est pensée comme moyen de prendre librement des directions d'éducation favorables. Or ces perspéctives bien
construites dans la tête des individus concernés, ont besoin, et ils le savent, de choses à vivre dans le monde
extérieur à la sphère intimiste du chez soi. Malheureusement si la pandémie dure, la vie privée n'est plus à vivre que
dans l'espace restreint, appauvri, du chez soi domestique, qui retient ces personnes dans la réèlle solitude.
Idem pour la volonté qui se manifeste par le décision d'investir des efforts personnels comme principal pilier d'une
progression professionnelle. Nous avons tous entendu quelque part cette expression du Burn Out. Ce qui en est
véhiculé est très souvent absolument faux. Le Burn Out est une difficulté spécifique qui met en danger la santé
psychologique et cognitive d'un indvidu normal, mais cette difficulté n'est pas du tout causée par une surcharge
quantitative des tâches au travail ou d'heures de travail. Un article devrait certainement lui être consacré à part
entière, mais au plus simple on peut résumer la découverte du psychanalyste allemand H.J.Freudenberger (ouvrage :
L'épuisement professionnel, la brûlure interne, 1987) par le fait que les personnes dites concernées par le BO ont
fait l'expérience totalement inhabituelle pour elles et totalement impensable auparavant, de l'inéfficacité de leurs
efforts au travail. Le BO ne touchent que les personnes volontaristes au travail, quelque soit la réseve, la discression
du caractère ou au contraire l'assurance dont elles témoignent, et quelques soient leurs postes dans l'échelle sociale.
Elles sont de toutes façons très loin de l'idée du travail à subir, elles ont la particularité d'être volontairement
engagées dans leurs efforts, de les aimer, car elles leurs font confiance comme autant d'actions efficaces, devant
leur permettre d'avancer, de réussir l'objectif visé. Le jour où ces efforts pour des raisons purement accidentelles,
extérieures aux « volontaristes » (conjoncture économique, réorganisation d'une politique d'entreprise, etc.), leurs
efforts deviennent impuissants, il y a en eux ce que Freuderberger appelle la consumation interne de toute la
motivation. C'est-à-dire qu'aucune valeur ne peut chez ces personnes remplacer l'effort cru jusqu'à présent
perpétuelleent efficace. Par conséquent, si la pandémie dure et que de plus en plus d'entreprises voient leur
croissance, leurs diversifications, limitée(s), les salariés et les chefs d'entreprise qui ont la particularité de vouloir
progresser uniquement grâce à leur efforts (l'ancienneté et les opportunités étant pour eux très secondaires) vont
être de plus en plus nombreux à expérimenter un sentiment d' impuissance qu'aucune autre valeur en dehors de
l'effort efficace ne pourra dépasser.
Que faire maintenant de cette mise en lumière des deux concrétisations de la volonté humaine (volonté de la
responsabilité d'un mode de vie et volonté de l'effort dans une progression professionnelle) que la pandémie, si elle
devait durer, viendrait abîmer, ou détourner de leurs fécondités ? Dire avec bon sens : « pourvu que la pandémie
ne dure pas ! ». Oui, bien sûr ! Mais surtout, il faudrait nous arrêter dès à présent pour prendre conscience de
l'importance pour un être humain, que son chemin de vie puisse encore être volontaire. Pour cela nous aurons
peut-être besoin d'un tiers professionnel pour réaliser que nous avons une volonté sous, recouverte par, ces
multiples expériences de vie qui tendent à nous convaincre du contraire : mais également nous devons réaliser qu'il
faut rapidement l'utiliser pour luttter contre la pandémie. Et ce, quelque soit l'action individuelle qui nous parlera
pour le faire !
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